Existe-t-il une recette magique pour trouver un emploi rapidement après un bootcamp Ironhack ? Comme en témoigne la recherche d’emploi ciblée de Eva Degano, aujourd’hui développeuse backend dans la prestigieuse start-up parisienne Ledger qu’elle rêvait de rejoindre, l’expérience du bootcamp en développement web peut aboutir à de beaux postes.
Eva a partagé avec nous ses précieux conseils sur la recherche d'emploi et le développement des compétences transversales lors d'une reconversion professionnelle.
Elle est revenue sur son propre parcours, expliquant comment elle est passée d'un début de carrière dans le commerce à une passion pour le développement informatique. Elle vous livre 8 conseils pragmatiques et actionnables pour optimiser votre recherche d’emploi et décrocher le poste de vos rêves.
La reconversion d’Eva en bref
Après avoir quitté un poste décevant dans la grande distribution, Eva a pris une année sabbatique en Australie avec deux amies pour explorer de nouvelles opportunités professionnelles. Pendant cette période, elle a touché au développement Web en créant un e-commerce sur Shopify, ce qui a éveillé son intérêt pour la programmation.
Le template gratuit sur Shopify (un site sur lequel on peut créer une e-boutique) n’était pas optimisé pour les conversions. Forte de son expérience comme cheffe de projet marketing, Eva a décidé de mettre les mains dans le code pour améliorer cela. « C’étaient du HTML et du CSS, des langages à la portée d’une débutante. Les modifications ont fonctionné. J’avais mis les mains dans le code pour la première fois, un univers qui me fascinait depuis mon adolescence ».
Une fois de retour à Paris, son compagnon lui propose de faire du code son métier. Elle participe donc au bootcamp en développement web. Quelques mois plus tard, elle devient développeuse Backend dans une start-up sélective et reconnue de la sphère parisienne, Ledger. Voici comment elle a réussi à être recrutée en quelques semaines dans une entreprise qui la faisait rêver, un poids lourd mondial dans l’univers des crypto-monnaies qui s’avère aussi être l’une des rares licornes françaises.
Postuler moins et mieuxla stratégie de recherche d’emploi d’Eva
À la fin du bootcamp, Eva se sent armée pour trouver un emploi. Mais surtout, un emploi qui la stimule et lui plaise. Elle change donc d’approche par rapport à ses recherches précédentes : « Auparavant, j’envoyais mon CV à toute la terre quand je cherchais du travail. C’est la méthode de la plupart des gens. Mais les candidatures étaient forcément moins qualitatives et je ne savais pas trop où j’allais atterrir. Comme j’avais été déçue de mes expériences précédentes, j’ai décidé de changer d’approche. Moins postuler, mieux postuler et seulement dans des entreprises qui m’intéressaient vraiment ».
Plutôt que de réinventer la roue, Eva « s’inspire de meilleurs ». Elle visionne le contenu gratuit d’employés de Google ou Facebook sur YouTube. « Ils conseillaient de choisir 5 entreprises maximum pour envoyer des candidatures personnalisées, créatives et qualitatives. Et surtout, de ne pas lâcher. Je me suis donc concentrée sur trois entreprises et j’ai fait tout mon possible pour y entrer. J’en ai aussi profité pour découvrir leurs conseils sur la négociation salariale, par exemple », explique-t-elle.
Eva conseille trois tactiques pour que cette approche fonctionner :
Explorer son réseau
Pour la jeune développeuse, le cœur de la démarche est de s’appuyer sur ses pairs pour explorer le marché caché de l’emploi. Cela passe par le fait de reprendre contact avec des anciens collègues, discuter sur LinkedIn ou même y contacter de nouvelles personnes des entreprises qui nous intéressent.
« J’ai beaucoup parlé de mon projet autour de moi. Parfois, on a sans le savoir des gens qui travaillent dans les entreprises qu’on vise dans notre réseau. Les mises en relation peuvent avoir un impact puissant sur la recherche d’emploi », déclare-t-elle.
Recourir à la cooptation
Deuxième niveau de la démarche réseau, Eva a sollicité des professionnels des entreprises qui l’intéressaient sur Linkedin.
« Je leur expliquais que j’étais intéressée pour qu’ils me parlent de leur poste et de leur entreprise, en quelques minutes. Une fois que je les avais au téléphone, j’exprimais ma motivation à rejoindre l’entreprise et je leur demandais s’ils pouvaient éventuellement me coopter. Il y a un intérêt financier à le faire, donc la plupart des salariés acceptent ».
Convaincue que la cooptation joue un rôle prépondérant dans l’embauche de salariés au sein des entreprises, Eva a fait tapis sur cette stratégie.
Se rendre à des salons pour l’emploi
Levier que la jeune femme n’a pas eu à déployer, les rencontres en direct avec les recruteurs ou opérationnels sont aussi intéressantes. Comme le souligne Eva, être face à face avec des professionnels est une occasion parfaite pour exprimer sa motivation et marquer les esprits. Par conséquent, si le moment de l’année s’y prête, ne manquez pas cette occasion de faire bonne impression.
Comment réussir ses entretiens ? 5 conseils clé
Bien déterminée à entrer chez Ledger où dans l’une de ses deux autres entreprises de rêve, Eva ne laisse rien au hasard. Voici les 5 conseils qu’elle a souhaité partager aux Ironhackers en recherche d’emploi.
Se renseigner sur l’entreprise
Premier conseil qui va de soi, mais qu’on ne rappellera jamais assez : il faut connaître sur le bout des doigts l’entreprise où l’on postule :
Sa mission
Son produit
Ses objectifs à court et long terme
Sa culture
Ses fondateurs ou même les membres de votre future équipe.
« Personne ne m’a jamais fait passer d’interrogatoire sur tout cela, raconte Eva. Cela dit, le fait que je m’étais bien renseignée transparaissait dans les entretiens, où j’étais naturelle pour évoquer les enjeux de l’entreprise. Je suis convaincue que cela fait toute la différence », conclut la développeuse.
S’entraîner à coder
L’un des aspects les plus impressionnants est la difficulté de certains exercices de code. Ces mises en situations existent dans plusieurs spécialités tech. Pour Eva, c’est central de bien s’y préparer.
« Je me suis beaucoup entraînée sur AlgoExpert, un logiciel d’exercices d’algorithmie. Même si souvent, les exercices de code étaient difficiles à réussir, cela a développé ma dextérité et mon esprit logique. C’était un passage obligé. D’ailleurs, si je ne m’étais pas sérieusement entraînée, je n’aurais passé aucun des tests techniques avec succès ».
Accepter des entretiens blancs
Cela fait partie d’un jeu tacite auquel participent les RH et les candidats : des entretiens qui n’aboutiront pas sur un poste. Eva en a passé plusieurs pour se faire la main avant de postuler chez Ledger, son entreprise cible.
« Je me suis mise en #OpenToWork sur LinkedIn. J’ai été contactée par des entreprises chez qui j’ai passé des entretiens. Et heureusement ! Le premier entretien que j’ai passé sur le canva CodinGames a été un désastre, pas parce que c’était difficile mais parce que le format m’a désarçonnée. »
Renouveler sa motivation après chaque entretien
Pour maintenir une communication efficace sans être envahissante, il faut montrer qu’on reste intéressé avec finesse. « Par exemple, après chaque entretien, envoyer un message au RH pour remercier de nous avoir donné notre chance jusqu’à présent. Dans le même mail, je donnais mes impressions : est-ce que cela s’était bien ou mal passé, pourquoi et ce que j’en retenais. Je concluais en renouvelant ma motivation ».
Il s’agit en somme de bien doser ses prises de contact. Sans nouvelles, Eva envoyait un email au bout de 5 à 7 jours pour demander un retour constructif sur le dernier entretien.
Mettre en avant ses compétences transposables
Le dernier conseil de Eva : mettre en avant toutes ses compétences, dont certaines sont issues de son expérience passée.
« J’ai d’abord eu un entretien RH puis j’ai passé trois tests techniques. Le troisième s’est mal passé car il était trop avancé pour moi. Tellement mal que l’équipe technique était prête à refuser mon profil. C’est là que les soft skills développés dans mon expérience passée m’ont sauvée. Comme je codais en commentant ce que je faisais (ce que font très peu de candidats), l’équipe a apprécié ma force de conviction et ma pédagogie et je suis restée en lice.
Garder le moral tout au long de la recherche d’emploi
La recherche d’emploi de Eva a duré un mois et demie (un mois en processus avec Ledger). Ce temps peut être variable, en fonction du poste recherché, de la zone géographique, de l’expérience accumulée, etc.
Si d’aventure, forts des conseils ci-dessus, votre recherche d’emploi prenait quelques semaines voire quelques mois, Eva souhaite vous rassurer.
« Si j’ai appris une chose lors du processus de recrutement chez Ledger, c’est à m’accepter telle que j’étais, avec ma valeur ajoutée. Je ne me suis pas découragée quand j’ai constaté qu’il y avait de meilleurs codeurs que moi. Je savais que j’allais apprendre le développement. En parallèle, j’allais aussi nourrir ma future entreprise de mon bagage riche de soft skills. C’est normal de ne pas être recruté du premier coup. Gardez en tête que vous avez tout pour l’être, dans une entreprise qui vous correspond ».
Comme Eva, incrivez-vous à notre formation intensive en développement web et décrochez le job de vos rêves.